Coordonnées

  • 418 623-2424
  • 1 855 623-2424
  • 5100, boul. des Gradins, Québec, G2J 1N4
  • Relations médiatiques : eric.levesque@sfpq.qc.ca

Adresse courriel

communication@sfpq.qc.ca

(Si vous travaillez pour la fonction publique ou parapublique, écrivez-nous avec votre adresse courriel personnelle.)

Texte de Catherine Charron
Service de la recherche

Voici un petit condensé des arguments en faveur de la création d’emplois dans le secteur public, librement inspiré de la récente note de l’IRIS et d’autres sources dont la liste apparaît à la fin de l’article. Arguments à l’usage de tout un chacun, à utiliser sans modération.

1
Le secteur public maintient nos régions en santé économique.
C’est bien connu et même démontré, l’emploi dans le secteur public est un facteur important de « résilience économique », c’est-à-dire qu’il permet aux régions de mieux s’en tirer en cas de crise. Pourquoi ? Tout simplement parce que lorsque le tissu économique est diversifié, l’effondrement d’un secteur (par exemple lorsque le prix du minerai chute ou qu’une usine ferme ses portes) n’entraîne pas l’effondrement économique de la région tout entière.

2
Les emplois du secteur public améliorent la qualité de vie.

Une économie plurielle ne représente pas qu’une assurance contre les coups durs du marché. La présence forte de services publics ou non marchands sur un territoire permet une autre vie économique, centrée sur les besoins de la population et où s’exprime la solidarité. Qui voudrait grandir et vieillir dans un village sans services sociaux et de santé, sans aucun accès à l’administration publique, sans groupes communautaires et sans activités culturelles soutenues par des institutions publiques ?

3
L’emploi dans le secteur public atténue les inégalités économiques entre les femmes et les hommes.

Dans les régions dites « ressources », les emplois bien rémunérés dans le secteur privé sont en grande majorité occupés par les hommes. Par exemple, sur la Côte-Nord et en Abitibi, deux régions où le salaire d’emploi médian des hommes dépasse largement la moyenne provinciale, les femmes sont quant à elle sous la barre provinciale. Quelques chiffres qui en disent long : au Québec, le ratio hommes-femmes en termes de revenu médian est de 132 %, alors qu’en Abitibi, c’est 158 %, et sur la Côte-Nord, c’est 167 %. Couper dans le secteur public contribue directement à accentuer les inégalités entre les sexes et met en péril l’autonomie financière de plusieurs femmes.

4
Les emplois dans le secteur public sont un maillon essentiel de la transition écologique
.
Ils favorisent une économie du « prendre soin » plutôt qu’une économie du « produire ». Ces tâches, qui consistent à « s’occuper » des gens et de l’environnement ont depuis toujours été le lot des femmes, et ont été systématiquement dévalorisées socialement et économiquement. Devant l’urgence climatique, Il faudra changer l’ordre des priorités en soutenant massivement la création de bons emplois d’utilité sociale à faible empreinte écologique. Simplement à titre indicatif : l’ensemble des activités gouvernementales fédérales (y compris dans le secteur de la défense nationale) produisent moins de gaz à effets de serre qu’une seule compagnie pétrolière comme Suncor. Avec des mesures de soutien et de formation adéquates, le secteur public et parapublic pourrait accueillir les travailleuses et les travailleurs éjectés des industries polluantes dans des emplois qui protègeront et restaureront les écosystèmes plutôt que de les détruire. Un tel mouvement favoriserait par ailleurs la mixité en emploi (bienvenue, messieurs !), qui stagne au Québec.

5
Les emplois dans le secteur public rapportent collectivement
.
Oui, ces emplois rapportent en termes économiques (1,22 $ ajouté à l’économie nationale pour chaque dollar investi dans la fonction publique fédérale selon l’IRIS), mais ils favorisent surtout l’enrichissement social. Les services publics au sens large (système de santé et d’éducation, services de garde publics, bibliothèques, transport en commun, logement, etc.) contribuent à une meilleure santé de la population, à la réduction des inégalités et au mieux-être collectif. Encore plus que la redistribution monétaire (par les impôts ou les prestations sociales), la redistribution par les services publics — parce que ceux-ci sont collectifs — renforce la citoyenneté et la démocratie. Ils mettent les gens en relation les uns avec les autres, plutôt que de les isoler dans une logique de « chacun pour soi ».

En réponse à la litanie des coupes, exposons donc les bonnes raisons d’investir dans le secteur public ! Et à celles et ceux qui ont peur que le PIB en souffre (le pauvre), rappelons que le calcul de la part publique du PIB repose surtout sur les salaires versés. La meilleure façon de rehausser le PIB : augmenter les salaires ! Il fallait y penser. 😉

Sources
DESROCHERS, François et Bertrand Schepper (IRIS), « La contribution de la fonction publique à l’économie canadienne », Note socioéconomique de l’IRIS, septembre 2019.

ZAMORA, Daniel. « Déplorer les inégalités, ignorer leurs causes. Mieux répartir les revenus, ou se libérer du marché ? », Le monde diplomatique, janvier 2019.

GOUIN, Pierre et Gabriel STE-MARIE (IREC). Les services publics : un véritable actif pour les ménages québécois. La valeur redistributive de l’offre et de la consommation des services publics. 2012

Conseil du statut de la femme (CSF), Égalité femme-homme. Portrait statistique. 2016

VACHON, Bernard. « Quatre questions-réponses pour un développement régional et local réussi », septembre 2019

Canada, Inventaire des émissions de gaz à effet de serre du gouvernement du Canada Exercice 2017 à 2018

Québec, Inventaire québécois des émissions atmosphériques (IQEA), Direction générale de la réglementation carbone et des données d’émission, Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, 3 décembre 2018.

  • Je sais tout
  • Vidéos

2020-06-03

Je sais tout - Hausse du salaire minimum

Détail