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Dans les dernières années, le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec a maintes fois démontré à la population les méfaits de l’austérité sur la fonction publique québécoise. Grâce à l’action de plusieurs autres syndicats et organismes de la société civile, on a beaucoup entendu parler du chaos que le ministre Barrette a créé dans le système de santé et des multiples compressions en éducation.

Malheureusement, notamment parce que les grands médias y sont de moins en moins présents, la population a peu d’écho des conséquences des compressions dans les services publics sur les régions du Québec. Or, les ravages y ont été particulièrement criants.

C’est à se demander si le Parti libéral n’aurait pas décidé de suivre à la lettre ce que lui recommandait le Conseil du patronat du Québec dans un mémoire déposé en 2015 alors qu’il invitait « […] le gouvernement à réallouer une partie des budgets actuellement consacrés au maintien des municipalités dévitalisées vers des mesures facilitant la relocalisation des ménages qui y habitent. » Cette déclaration avait été très durement critiquée par les Forums jeunesse régionaux du Québec et Solidarité rurale du Québec… deux organisations dont le financement a depuis été aboli par le gouvernement du Québec.

En seulement quatre ans, le gouvernement Couillard a supprimé – entre autres – les Centres locaux de développement (CLD), les Conférences régionales des élus (CRÉ), le financement de l’organisme Solidarité rurale du Québec, les bureaux régionaux du ministère de l’Immigration et ceux du ministère de l’Éducation, de nombreux Centres locaux d’emploi partout au Québec, les Forums jeunesse régionaux du Québec ainsi que le Fonds de soutien aux territoires dévitalisés.

De plus en plus, il tente de forcer les citoyens du Québec à se tourner vers Internet ou le téléphone lorsqu’ils veulent obtenir un service public. Les bureaux physiques restants se trouvent généralement à Québec ou à Montréal. Dans ces grands centres, même si les services s’amenuisent au gré des compressions, les citoyens peuvent habituellement accéder à un service en personne à une distance raisonnable. En région, la fermeture d’un bureau signifie souvent de longues heures de route pour accéder au bureau le plus « près ».

Les citoyennes et les citoyens des régions ont le même taux d’imposition que ceux des grands centres. En les privant des services publics auxquels ils ont droit, on mine les efforts titanesques consentis par les régions du Québec pour limiter leur dévitalisation. Qui pourrait reprocher à leurs habitants d’envisager de quitter une région où on doit faire une heure et demie de route pour consulter un agent de la Régie du logement? C’est une question de qualité de vie, mais aussi de développement économique : l’éloignement des services publics est très dommageable pour les entreprises qui comptent sur de nombreux services publics pour se développer et prospérer.

Lorsque l’État réduit sa présence en région, ce ne sont pas que les services qui sont supprimés, mais également des emplois. Depuis l’élection du gouvernement Couillard, la fonction publique québécoise a décru de manière importante partout au Québec, mais de manière plus aiguë tant dans les régions ressources comme l’Abitibi Témiscamingue, la Côte Nord et le Nord du Québec que dans les centres urbains.

La concentration croissante des emplois liés aux services publics dans les grandes villes constitue une menace pour les économies régionales. En répartissant les emplois stables de la fonction publique dans toutes les régions, on favorise leur stabilité économique en évitant les fortes variations d’emplois liés notamment aux ressources naturelles et au tourisme. Une étude de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques démontre qu’un million de dollars investis dans le secteur public créent plus de 14 emplois contre moins de 9 dans le secteur primaire (mines, forêts, etc.). Pourquoi alors continuer d’y engloutir des centaines de millions de dollars en subvention chaque année?

Une région semble « éloignée » pour les personnes qui y habitent seulement si on n’y trouve pas les ressources nécessaires afin d’y maintenir une bonne qualité de vie. En les privant des services publics auxquels elles ont droit, le gouvernement du Québec contribue à créer cet éloignement.

Christian Daigle

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2020-06-03

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