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Personne ne quitte en catastrophe le pays qui l’a vu grandir pour le plaisir. Les centaines de personnes qui se présentent aujourd’hui au Québec pour y demander le statut de réfugié ne font pas exception. Si elles se retrouvent ainsi à la frontière du Québec, n’emportant avec elles que quelques bagages, c’est qu’elles espèrent trouver chez nous ce que leur pays d’origine ou les États‑Unis n’ont pas pu leur offrir.

Ce genre de mouvement de population risque de devenir de plus en plus courant dans les prochaines années. Malheureusement, les conflits armés ne semblent pas sur le point de cesser sur notre planète, ce qui provoque inévitablement des déplacements de population comme nous avons pu le voir récemment en Europe. De même, sauf si nous arrivons à réaliser une transition écologique très rapide, les changements climatiques risquent de rendre des secteurs importants de la planète inhabitables, ce qui pousserait également des millions de personnes à chercher un nouvel endroit où s’établir. Nous devrons nous attendre à ce que des gens cognent à notre porte plus régulièrement. Leur reprocher de tenter d’améliorer leur sort serait particulièrement injuste : ce que nous devons décider, c’est le genre de société d’accueil que nous souhaitons être.

Dans les dernières semaines, nous avons été témoins de propos déplorables de la part de certains groupes qui utilisent les craintes d’une partie de la population pour tenter de propager leur idéologie xénophobe. Sans aucun doute, plusieurs de leurs membres sont inspirés par l’attitude du nouveau président américain. Ils doivent être dénoncés sur toutes les tribunes, car le racisme n’a pas sa place dans notre société.

Pour contrer ce discours haineux, nous devons nous assurer que la population du Québec comprenne que ces demandeurs d’asile font l’objet d’une procédure de sélection équitable et efficace. En démontrant que la situation est maîtrisée et qu'un processus légal et administratif rigoureux est en place, nous réussirons à apaiser ces inquiétudes.

Ce ne sont pas tous les migrants traversant présentement la frontière du Québec qui pourront obtenir le statut de réfugié et y demeurer. Certains d’autres eux devront retourner dans leur pays d’origine puisqu’ils ne se qualifieront pas. Par contre, celles et ceux qui seront sélectionnés doivent être accompagnés afin que leur intégration à la société québécoise se déroule bien. Nous devons nous assurer que ces personnes puissent trouver du travail, apprendre le français (si elles ne le connaissent pas déjà), que leurs enfants aient leur place dans une école, etc. Tout cela demande un accompagnement personnalisé afin que chaque personne puisse obtenir les ressources dont elle a besoin. Faute de ressources appropriées, ces nouveaux arrivants risquent de se retrouver en situation d’isolement encore plus grande, ce qui creuserait un fossé d’incompréhension entre elles et leur société d’accueil tout en maintenant des préjugés à leur égard.

Malheureusement, dans la vague d’austérité qui a frappé nos services publics, le gouvernement du Parti libéral a largement déconstruit les outils qui pouvaient assurer que l’État réalise bien cet accueil. Les exemples sont nombreux. Plusieurs centres locaux d’emploi ont été fermés et le personnel qui travaille dans les autres a diminué de 30 %. Sans le personnel nécessaire pour faire face à une augmentation de la demande de services, nous ne pouvons plus assurer une qualité et des délais normaux dans les centres locaux d’emploi.

Nous dénotons aussi de l’improvisation et un manque de contrôle qui ne dégagent certainement pas l’impression que la situation est bel et bien maîtrisée. De même, puisque les bureaux du ministère de l’Immigration ont été fermés dans toutes les régions, sauf à Montréal et à Québec, il devient difficile de régionaliser l’accueil des personnes réfugiées ou de les aider si elles souhaitent s’établir en région. Ainsi, la pression sur les ressources disponibles à Montréal augmente. Le gouvernement a également obligé le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion à abandonner son rôle d’accompagnement auprès des personnes réfugiées. L’accompagnement individualisé par un agent du ministère devrait être réinstauré au plus vite.

Malgré le manque d'effectifs disponibles, il est important de souligner le travail de nos membres, des personnes de cœur et d’un grand professionnalisme, qui ont redoublé d’efforts au cours des dernières semaines afin que l’accueil des migrants se déroule dans les meilleures conditions possible.

Nous n’avons pas à choisir entre prendre soin des gens qui habitent ici et être une société accueillante envers les personnes qui sont admises comme réfugiées au Québec. Nous pouvons – et devons – faire les deux. En nous assurant que tous les services publics nécessaires sont déployés, nous favoriserons une intégration réussie pour celles et ceux qui viennent chez nous chercher refuge, comme la plupart de nos ancêtres l’ont fait à un moment de leur vie.

Christian Daigle

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