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Si le gouvernement du Québec s’entête dans sa logique de compression continuelle dans les ministères et les organismes de la fonction publique, il se dirige tout droit vers une multiplication de ruptures de services similaires à la catastrophe que vit le ministère de la Justice.

C’est le message que j’ai porté au ministère des Finances lorsque je m’y suis rendu le 8 février dernier dans le cadre des consultations prébudgétaires. Il s’agit d’une occasion privilégiée qui est offerte à différents groupes afin de rencontrer l’équipe du ministre des Finances en amont du processus de création du budget qui sera probablement rendu public en mars prochain.

Il est primordial qu’il comprenne qu’on ne peut plus continuer comme ça. Depuis de trop nombreuses années, le gouvernement du Québec choisit de sabrer la fonction publique du Québec. Chaque nouveau budget amène de nouvelles compressions, comme si on pouvait réduire de manière infinie les ressources de nos ministères et organismes.

Ce sous‑financement à répétition se répercute évidemment sur l’effectif de la fonction publique qui a chuté de 2,2 % entre 2010 et 2016[1] alors que, sur la même période, la population du Québec a connu une augmentation de plus de 4 %. Moins de ressources pour servir plus de citoyennes et de citoyens, année après année, depuis plus d’une décennie.

Confrontées à cette pénurie de ressources, les personnes dirigeantes des ministères et des organismes se plient en quatre pour répondre aux commandes du Conseil du trésor et des décideurs politiques. Ils font ainsi preuve d’une originalité sans bornes dans la recherche d’économies : réorganisation à répétition, informatisation et automatisation de tâches déployées à la hâte, suppressions de services jugés moins essentiels et fermeture des bureaux en région. L’idée semble être la suivante : « Coupons maintenant, on réfléchira plus tard aux conséquences ». Pensons dernièrement à la récente volte‑face de la Régie du logement sur les indices de hausses de loyer à la suite de protestations de groupes de la société civile, dont le SFPQ.

Pourtant, des conséquences, il y en a :

  • Sur les employés de la fonction publique, qui n’ont plus les ressources, monétaires ou humaines, afin de répondre aux besoins de la population par leur travail. Ils sont surchargés de tâches dans un contexte où le stress atteint des niveaux nocifs.
  • Sur les citoyens qui, bien qu’ils ne puissent pas toujours s’en rendre compte immédiatement, se voient privés de services auxquels ils avaient droit; soit directement, quand le service disparaît, soit indirectement, lorsqu’il devient trop complexe ou trop coûteux d’y accéder.

Bref, l’impact des coupes imposées dépasse largement les quelques dollars qu’on peut grappiller à droite et à gauche en pensant économiser.

Lors de cette rencontre, j’ai exposé plusieurs exemples concrets d’organismes et de ministères où le manque de ressources conduira à court terme à une rupture de services. Dans les faits, cela signifie notamment la multiplication et l’allongement de listes d’attentes (Régie du logement, ministère de la Justice, Tribunal administratif du travail), l’absence d’accompagnement adéquat pour les citoyens les plus vulnérables (immigration, aide sociale, Curateur public du Québec) et la fin de processus d’inspections indispensables à garantir la sécurité du public des domaines aussi variés que la construction, l’alimentation et l’environnement.

Au-delà des critiques, nous avions aussi des pistes d’amélioration à soumettre à nos vis‑à‑vis. J’ai ainsi profité de la rencontre pour souligner que le ministère des Finances gagnerait à être plus proactif en se donnant des cibles pour la réduction de l’endettement des ménages et des inégalités de revenus. De plus, comme le gouvernement s’y était déjà engagé, nous avons également mentionné qu’une utilisation systématique de l’analyse différenciée selon les sexes serait bénéfique pour analyser toutes les politiques publiques et constater leurs impacts sur les femmes et les hommes.

Finalement, nous avons réaffirmé qu’une déclaration de revenus unique prise en charge par le Québec permettrait aux citoyennes et aux citoyens ainsi qu’au gouvernement du Québec d’économiser temps et argent.

Le gouvernement accumule actuellement des milliards en surplus. Il doit faire les bons choix et réinvestir afin que la fonction publique du Québec puisse être présente près de la population et rendre les services pour lesquels elle a été instaurée.

Christian Daigle

[1] Secrétariat du Conseil du trésor. 2016. « L’effectif de la fonction publique ». Faits saillants.

Rupture: « Fait, pour quelque chose, de se rompre, sous l'effet d'un effort excessif ou trop prolongé ou d'un choc : Rupture d'une digue. »

– Larousse

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