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Pour faire face à la crise économique actuelle, le gouvernement Legault choisit la stratégie classique de la « pépine »; une recette maintes fois appliquée qui consiste à investir massivement dans les infrastructures afin de relancer une économie durement éprouvée. Mais encore...? L’imagination du gouvernement se limite-t-elle aux chantiers de construction? Ce n’est pourtant pas le secteur le plus impacté par la crise, selon Statistique Canada. En effet, dès le mois de juin, on pouvait constater que 75 % des emplois perdus dans le secteur de la construction étaient rétablis, contre seulement 23 % dans ceux de l’hébergement et de la restauration. Ces six derniers mois de crise sanitaire ont permis une prise de conscience des faiblesses de notre modèle social et économique. Un tel manque de vision est franchement désolant!

Le plan de relance économique du gouvernement doit répondre aux grandes fractures révélées par la crise sociosanitaire et doit également en tirer des leçons pour l’avenir. Parmi les constats devant être mis au centre de la réflexion, deux sont particulièrement incontournables et singulièrement absents des travaux actuels.

Premièrement, la pandémie a mis en évidence la persistance des inégalités entre les hommes et les femmes dans la sphère économique. Plus nombreuses à perdre leur emploi au cours des premières semaines du confinement, les femmes ont aussi été moins nombreuses à le récupérer dans les derniers mois. De plus, les travailleuses dans les services essentiels sont souvent des salariées au plus bas de l’échelle, issues de l’immigration ou des minorités ethniques (caissières, cuisinières, serveuses, préposées aux bénéficiaires, éducatrices de la petite enfance). Dans les services publics, les femmes tiennent à bout de bras nos institutions sans que leur travail soit reconnu à leur juste valeur. Où trouve-t-on l’analyse différenciée selon les sexes du plan de relance que le gouvernement s’était pourtant engagé à réaliser dans sa Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes? Le gouvernement doit activement combattre ces inégalités et soutenir les travailleuses à long terme.

Deuxièmement, la crise a permis de démontrer l’effet stabilisant des secteurs public et parapublic dans l’économie. Au plus fort de la première vague, alors que le Québec était en « pause », les travailleuses et les travailleurs de la santé, de l’éducation et des administrations publique et parapublique ont continué de travailler sans relâche pour que la vie continue malgré tout. Alors que les mises à pied massives dans le secteur privé fragilisaient la situation économique de milliers de personnes, le maintien des emplois publics a permis à une bonne partie de la population de garder la tête hors de l’eau et d’éviter un effondrement complet de l’économie. Maintenant, les gouvernements tentent de sauver à coût de milliards de dollars les emplois dans le secteur privé. Un effort similaire devrait également être consacré au développement d’emplois dans les secteurs public et parapublic qui, en plus de contribuer directement à la qualité de vie de la population et à la transition écologique, rapportent davantage pour chaque dollar investi, comme l’a récemment démontré dernièrement l’Institut de recherches d’informations socioéconomiques (IRIS). Et qui travaille dans le secteur public? 72 % de femmes.

Le gouvernement doit maintenant poser des gestes audacieux et structurants pour favoriser une relance au-delà des infrastructures. Figure clé du comité des priorités de la relance économique, le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, a annoncé les secteurs stratégiques qu’il compte cibler : l’aéronautique, les sciences de la vie, la foresterie, l’aluminium et le transport électrifié. Qui travaille dans ces secteurs? 80 % d’hommes.

Messieurs Legault et Fitzgibbon, refaites vos devoirs!

Le président général du SFPQ, Christian Daigle

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2020-06-03

Je sais tout - Relativités salariales

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